Page:Stevens - Contes populaires, 1867.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.
250
LES TROIS FRÈRES

Mr. de la Martinière eut besoin de relire trois fois l’article en question pour en croire ses yeux. Jules Martin !… Jules Martin !… répétait-il, Jules Martin cinq fois millionnaire… se proposant de partager ses millions avec sa famille… C’était bien l’oncle Jules, — son frère à lui, — qu’il avait sottement éconduit, pour condescendre au caprice de sa femme. Que faire ?… Comment réparer une bourde aussi énorme ?…

Sous le coup de cette stupéfiante information, Mr. de la Martinière alla trouver Madame de la Martinière. Chose étonnante, Madame se trouvait au logis.

Elle n’était ni chez la marchande de modes,

Ni chez les marchands de nouveautés,

Ni chez le bijoutier.

Ni chez le joaillier,

Ni chez le coiffeur de Madame, entrepreneur de chignons cosmopolites et fabricant de teints frais au blanc de céruse, première qualité,

Ni à la promenade,

Ni chez le pâtissier à la mode,

Ni chez Madame la comtesse de Carabas,

Ni chez la marquise de Pimbêche,

Ni chez la duchesse de Prétintaille,

Par un hasard tout-à-fait merveilleux, Madame comme nous venons de le dire, se trouvait chez elle.

On lui montre le journal. — On tient consultation, et il en résulte que Monsieur de la Martinière ira, sur le champ, chez le frère Théodore pour épuiser tous les moyens possibles d’un raccommodement.