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FORTUNÉ BELLEHUMEUR.

quillement enfilé l’escalier ; et la première chose qui frappa sa vue, en arrivant sur le palier du premier étage, fut une chambre à coucher assez spacieuse et d’apparence très-confortable, dans laquelle pétillait un bon petit feu de grille.

M. Bellehumeur y entra, et après avoir poussé le verrou, s’y installa comme s’il n’en avait jamais eu d’autre de sa vie.

— Ah ! brigand de Sagamité ! tu me disais effrontément que tu n’avais pas de coin pour loger un chat de deux mois… et tu possèdes des appartements comme celui-ci !… Un lit princier !… Des chaises et des fauteuils rembourrés ! Un tapis qui donnerait envie à se coucher dessus, n’était le duvet de ce matelas !… Scélérat, va !… Voyons, tirons ce fauteuil et causons un peu avec nous-même, c’est encore le plus sûr moyen d’avoir toujours raison et de ne point se contredire.

Sur ce, M. Fortuné Bellehumeur poussa en face du feu un vaste fauteuil de cuir, s’y laissa choir de tout son long, et les pieds solidement appuyés sur les chenets, déboutonna sa veste et se mit à rêver et à débiter tout ce qui lui passa par la tête, à propos des heureux époux qu’il venait de contempler.

I. Le mariage est une loterie, et il n’est pas donné à tout le monde de tirer un bon numéro.

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XXXVII. Les rebecs et autres instruments de gente et moult agréable musique qui servent aux esbats joyeux et fôlastreries du premier jour de certaines nopces, cachent desboires et cuisants desplaisirs plus amers et aspres au goust que fiel de chouette et de masle de grenouille, seschés au soleil dans la canicule.

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