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TOM CARIBOU

drap, les yeux sortis de la tête, et fisqués sus la physiolomie d’une mère d’ourse qui tenait le merisier à brasse-corps, deux pieds au-dessous de lui.

Batiscan d’une petite image ! Jos. Violon est pas un homme pour cheniquer devant une crêpe à virer, vous savez ça ; eh ben le sang me fit rien qu’un tour depuis la grosse orteil jusqu’à la fossette du cou.

— C’est le temps de pas manquer ton coup, mon pauvre Jos. Violon, que je me dis. Envoie fort, ou ben fais ton acte de contorsion !

Y avait pas à barguiner, comme on dit. Je fais ni une ni deux, vlan ! Je vrille mes deux balles raide entre les deux épaules de l’ourse.

La bête pousse un grognement, étend les pattes, lâche l’âbre, fait de la toile, et tombe sus le dos les reins cassés.

Il était temps.

J’avais encore mon fusil à l’épaule, que je vis un autre paquet dégringoler de l’âbre.

C’était mon Tom Caribou, sans connaissance, qui venait s’élonger en plein travers de l’ourse les quatr’-