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TOM CARIBOU

Toujours que c’t’fois-là, c’est pas à cause que c’est moi qui le manœuvrais, mais je vous persuade qu’il servit à queuque chose, le fusil.

Y avait pas deux minutes qu’on reluquait à travers les branches, que v’là not’chien figé dret sur son derrière, et qui tremblait comme une feuille.

Parole de Jos. Violon, j’crois que si le vlimeux avait pas eu honte, y revirait debord pour se sauver à la maison.

Moi, je perds pas de temps, j’épaule mon fusil, et j’avance…

Vous pourrez jamais vous imaginer, les enfants, de quoi t’est-ce que j’aperçus dret devant moi, dans le défaut d’une petite coulée, là oùs que le bois était un peu plus dru, et la neige un peu plus épaisse qu’ailleurs.

C’était pas drôle ! je vous en signe mon papier.

Ou plutôt, ça l’aurait ben été, drôle, si c’avait pas été si effrayant.

Imaginez-vous que not’Tom Caribou était braqué dans la fourche d’un gros merisier, blanc comme un