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LA CHASSE GALERIE

— Attention, vous autres ! nous cria Baptiste. Nous allons atterrir à l’entrée du bois, dans le champ de mon parrain, Jean-Jean Gabriel, et nous nous rendrons ensuite à pied pour aller surprendre nos connaissances dans quelque fricot ou quelque danse du voisinage.

Qui fut dit fut fait ; et cinq minutes plus tard, notre canot reposait dans un banc de neige, à l’entrée du bois de Jean-Jean Gabriel ; et nous partîmes tous les huit à la file pour nous rendre au village. Ce n’était pas une mince besogne, car il y avait pas de chemin battu, et nous avions de la neige jusqu’au califourchon.

Baptiste, plus effronté que les autres, alla frapper à la porte de la maison de son parrain, où l’on apercevait encore de la lumière ; mais il n’y trouva qu’une fille engagère qui lui annonça que les vieilles gens étaient à un snaque chez le père Robillard, mais que les farauds et les filles de la paroisse étaient presque tous rendus chez Batissette Augé, à la Petite-Misère, en bas de Contrecœur, de l’autre côté du fleuve, où il y avait un rigodon du jour de l’an.