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LES TROIS DIABLES

— Ouaiche !… vous êtes deux poules mouillées, s’écria alors le plus vieux en faisant un geste de mépris ; la prochaine fois ce sera moi qui irai la quérir la Richard, et nous verrons si un méchant cordonnier me fera la loi. »



Au bout d’un an et un jour, l’aîné des diables arrive à son tour chez le cordonnier.

« Tiens… encore un visage nouveau, fit Richard ; qui es-tu ?

— Je suis le diable.

— Que veux-tu ?

— Je viens quérir ta femme.

— J’en suis bien fier, elle est allée boire dans le fort ; tout à l’heure quand elle rentrera, tu n’auras que la peine de l’emmener. Mais assieds-toi donc un instant.

— Non, je ne m’assois pas.

— Aimes-tu la musique ? Veux-tu que je te joue un petit air de violon ?…

— Je te le défends bien. Va me chercher ta femme, c’est tout ce que je te demande.