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excitoit ses chevaux. Que le diable t’emporte donc ! lui dis je. Vous verrez qu’il continuera d’aller vîte jusqu’à ce qu’il me mette en colère… ensuite il ira doucement afin de me faire goûter les douceurs de cet état.

Il n’y manqua pas. Il arriva à une hauteur, et fut obligé d’aller pas à pas… Je m’étois fâché contre lui… Je m’étois fâché ensuite contre moi-même pour m’être mis en colère…

Un bon galop dans ce moment m’auroit fait du bien….

Allons un peu plus vîte, je t’en prie, mon bon garçon, lui-dis-je…

Mais le postillon me montra la montagne… Je voulois alors me rappeler l’histoire du pauvre allemand et de son âne ; mais j’en avois perdu le fil, et il me fut aussi impossible de le retrouver, qu’au postillon d’aller le trot.

Hé bien, que tout aille à l’aventure ; je me sens disposé à faire de mon mieux, et tout va de travers.

La nature dans ses trésors a toujours des lénitifs pour adoucir nos maux. Je m’endormis, et ne me réveillai qu’au mot d’Amiens qui frappa mon oreille.

Oh ! oh ! dis-je en me frottant les yeux… c’est ici que ma belle dame doit venir.