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En bonne foi, cette femme est charmante au-delà de toute expression ; c’étoit elle qui avoit préparé le thé : elle m’en présenta une tasse plus délicieuse que le nectar.

Pour le dire en passant, elle désire extraordinairement de faire votre connoissance ; — ce n’est pas, vous pouvez m’en croire, d’après le compte que je lui ai rendu de vous, mais d’après les éloges que lui en ont faits des personnes qu’elle dit être de la première classe. Vous pouvez être bien sûr cependant que je ne les ai pas désavoués, et que mon témoignage ne vous a pas été contraire. — Lors donc que vous le désirerez, je vous présenterai pour que vous ayez l’honneur de lui baiser la main, et d’augmenter la liste des fidèles qui vont en adoration dans le temple d’un si rare mérite.

Je pense réellement que s’il y a sur la terre une femme propre à faire votre bonheur et à vous inspirer de l’amour, par-dessus le marché, — ce qui, je crois, seroit l’unique moyen de vous rendre heureux, — je pense, dis-je, que cette tâche est réservée à ce caractère enchanteur. En effet, si vous commandiez à mon foible pinceau de vous décrire la beauté dont la tendresse pourra vous guérir des maux de cœur et des inquiétudes sans