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trer de la sévérité — j’étois tout complaisance et bonne humeur — mes esprits étoient à l’unisson de chaque pensée généreuse et riante, — en un mot, j’avois si peu l’idée d’offenser — surtout les Dames — qu’il n’y eut peut-être jamais de moment dans ma vie je fusse plus disposé à m’armer de toutes pièces, et à monter sur mon palefroi pour aller soutenir la cause de la Beauté molestée ou captive. — Cependant me voilà précisément regardé comme le monstre que j’étois prêt à combattre et à détruire.

Veuillez donc bien, de la manière que vous croirez la meilleure, faire part de toutes ces observations à madame H… dites-lui qu’elle a fait seulement ce que bien d’autres ont fait avant elle — c’est-à-dire, qu’elle a mal conçu, ou, comme il pourroit y avoir de l’équivoque dans ce mot, qu’elle m’a mal entendu.

Je suis prêt à faire mon apologie dans toutes les règles ; et si la dame qui en sera l’objet est disposée à m’accorder un sourire, je recevrai le retour de sa faveur avec toute la reconnoissance qu’elle mérite ; mais si elle présume qu’il soit plus à propos de se tenir toujours pour offensée — je ne manquerai pas de la citer au supplément de mon chapitre des droits et des injustices des femmes ;