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Lettres

à la cathédrale d’York ; cette statue, dis-je, m’a, je crois, fait naître la fantaisie d’avoir la mienne. Ce morceau de marbre, que ma vanité, — car souffrez, s’il vous plaît, que je mette cela sur son compte, — que ma vanité me destine, la main de l’amitié pourra le placer sur ma tombe, et peut-être sera-ce la vôtre. — En voilà bien sur ce chapitre.

Mais je suis né pour les digressions : je vous dirai donc, sans autre préambule, et après avoir bien réfléchi, que lord… est d’un caractère bas et rampant. S’il n’étoit que fou, je dirois — ayez pitié de lui : mais il a justement assez d’esprit pour être responsable de ses actions, et pas assez pour reconnoître la supériorité de ce qui est véritablement grand sur ce qui est petit. — Si jamais il s’élève à quelque chose de bon et d’honnête, je consens que de mon vivant et même après ma mort, on m’accuse de trafiquer du scandale, et d’être un méchant homme ; mais n’en parlons plus, je vous prie. — Il est temps que je vous quitte pour me rendre dans un endroit où je devrois être depuis une heure. — Dieu vous bénisse donc, et croyez-moi pour la vie.

Très-cordialement, votre, etc.