Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/629

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
337
Lettres

à madame Sterne. Il faut vous dire que je le soupçonne d’avoir été négligent, non faute de probité, car je le crois aussi honnête créature qu’aucune qui jamais ait porté d’habit, mais peut-être sa caisse n’est-elle pas dans un état propre à répondre à mes intentions : si cela est, je ne demande qu’à savoir la vérité ; mais son silence me fait présumer qu’il craint de me la dire.

J’ai reçu de Toulouse une lettre qui n’est guère propre à me tranquilliser : d’après ce qu’elle contient, j’ai tout lieu de craindre que la source de ma trésorerie ne soit négligée. Je vous prie d’en rechercher la cause, et de la corriger, si vous en trouvez l’occasion ; afin que les petits ruisseaux de mes moyens ne soient point obstrués entre Londres et le Languedoc, c’est-à-dire, entre moi, madame Sterne, et ma pauvre Lydie.

Elles m’écrivent que, conformément à mes désirs, elles ont tiré sur Foley, qui leur a répondu qu’il n’étoit pas nanti pour faire honneur à leur mandat ; mais que, par rapport à moi, si elles avoient besoin d’argent, il leur en fourniroit : c’est un beau procédé ; j’en suis presque fier ; — cela me jette pourtant dans une incertitude vraiment inquiétante. — Je