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Lettres

de la première que je dois m’étayer : — que le dernier soit bon ou mauvais, ce n’est pas une chose à considérer absolument. D’après votre système, cela, mon cher ami, n’est pas tout-à-fait orthodoxe ; mais plus vous irez, plus cette opinion se rapprochera de la vôtre.

Sans m’appuyer du côté de la proposition qui pourroit blesser la charité, je pense que le pauvre… est de la famille des mauvaises têtes. — Je connois son cœur, et je suis sûr que son embarras actuel provient de ses bonnes qualités ; mais quoique je pense moi-même qu’un bon conseil pourroit être utile en pareil cas, je ne puis me résoudre à conseiller dans cette occasion. Il est impossible de le faire sans avertir le particulier de sa maladie, qui n’est ni plus ni moins qu’une absolument mauvaise tête : alors le malade en offriroit un nouveau symptôme, en jetant mon ordonnance par la fenêtre, et peut-être voudroit-il faire éprouver le même sort à son médecin.

Si vous avez assez d’empire sur son esprit pour l’engager à se mettre sous ma direction, je ferai de mon mieux pour lui. J’emploierai les amers, et je donnerai de bonne grâce la médecine la plus dégoûtante. Nous ne par-