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Lettres

de son parterre. Je lui dis à cette occasion, qu’il représentoit de grandes actions et qu’il en faisoit de petites : — autant il bredouilloit et jouoit de mauvaise grâce, autant son rival montroit de supériorité. — Mais n’en parlons plus : il est si parfait au théâtre, que je n’ai pas besoin de rappeler sa dernière pièce.

Revenons à mon sujet, si je le puis ; car la digression fait partie de mon caractère ; et quand je suis une fois sorti de mon chemin, il n’est pas en mon pouvoir d’y rentrer comme les autres. — Si je n’ai pas le bonheur d’être poëte, le clerc de ma paroisse passe pour tel, non pas absolument dans mon esprit, mais dans celui de ses voisins ; et ce qui vaut mieux encore, — dans le sien. Sa muse est une muse de profession, car elle ne lui inspire que des hymnes, ce qui s’accorde très-bien avec l’office spirituel qu’il remplit. Ses vers, comme ceux de ses confrères Sternhold et Hopkins, peuvent être récités ou chantés dans les églises. Une cruelle épidémie a ravagé les troupeaux : notre paroisse, sur-tout, en a beaucoup souffert. C’étoit un très-beau sujet de cantique pour que notre poëte habitué pût le négliger. Il se met à l’œuvre ; et le dimanche suivant il donne son hymne à la gloire de Dieu. Non-