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quelque chose que de s’égarer avec eux, — et tout cela. —

À la vérité, je fis jadis une épitaphe qui me plaisoit assez ; mais la personne qui me l’avoit demandée en préféra une de sa composition, qui lui plaisoit davantage, et qui me parut bien inférieure à la mienne. — Il mit donc celle-ci de côté, pour faire graver la sienne sur un marbre digne d’une meilleure inscription ; car il couvroit la cendre d’un individu dont les aimables qualités étoient au-dessus d’un éloge vulgaire. Je versai cependant une larme sur sa tombe ; et s’il avoit pu la sentir, il l’auroit sans doute préférée à la plus belle épitaphe.

J’ai fait encore une espèce de Shandinade lyrique : c’étoit un drame en vers pour monsieur Beard. — il le fit jouer à Renelagh et sur son théâtre, au profit de je ne sais qui. Il m’avoit demandé je ne sais quoi de ce genre, et je n’avois su comment le lui refuser ; car une année auparavant, sans autre liaison, il m’avoit offert très-respectueusement mes entrées au théâtre de Covent-Garden. Ce procédé me flatta d’autant plus, que j’étois depuis long-temps en connoissance avec le souverain de Drury-Lane, avant qu’il m’offrît, non pas l’entrée de sa salle, mais