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la contexture des choses fut par tout brisée.

C’étoit encore peu d’avoir préservé le christianisme d’une destruction totale, comptons parmi les bienfaits de la Providence celui de l’avoir sauvé de cette corruption, que le laps des siècles, les abus des hommes et la tendance naturelle des choses vers la dépravation, ont introduite.

Depuis le jour que commence la réformation, par quels événemens étrangers elle a été exécutée et perfectionnée ! si ce n’est pas sans taches et sans rides, du moins sans difformité et sans aucune marque de vieillesse.

Rappelons-nous la bourasque violente qui l’assaillit et la secoua dans cette période de notre histoire que tu teignis et défiguras de sang, Marie ! pouvons-nous y réfléchir sans adorer la Providence qui se hâta d’enlever de ta main le glaive de la persécution, en rendant ton règne aussi courtqu’il fut barbare ?

Si Dieu nous lit, comme aux Israëlites, sucer le miel des rochers, et cueillir l’huile qui découloit des pierres, combien sa miséricorde fut plus signalée ! il nous donna ses bienfaits, sans en retirer aucun prix ; dans les jours glorieux qui suivirent ce moment d’horreur, quand un règne long, sage et nécessaire pour bâtir les fondemens de l’é-