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vation des peines réelles, un excès de liberté put les dégager du soin de s’en donner d’imaginaires, et surtout de celle que les devoirs de la religion imposent. Ils purent chercher des occasions à fouiller dans les fondemens de ses loix, et à s’enquérir de la cause de tant de cérémonies.

Ils purent demander, que signifient tous ces commandemens, dans des matières qui paroissent si indifférentes ? que signifie cet ordre à les faire observer ? pourquoi a-t-on imposé tant d’obligations ! pourquoi faut-il obéir à tant de préceptes indignes de la sagesse divine ?

Ils purent aller encore plus loin ; et quoique leur penchant naturel les portât vers la superstition, quelques aventuriers sans doute gouvernèrent vers le bord opposé, et découvrirent en s’avançant que toutes les religions, quelque régime, quelque dénomination qu’elles eussent, étoient les mêmes ; que celle de leur pays étoit un arrangement ingénieux entre les Prêtres et les Lévites, un fantôme effrayant élevé et soutenu par leurs mains ; que ses rites et ses préceptes innombrables étoit autant de rouages nécessaires à la machine politique, des inventions