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au désespoir ? quel est celui qui tout à-coup a mis la table à côté de vous, et qui a rempli et fait verser votre coupe. C’est un ami consolateur ; il est entré, vous a vu désolé au milieu des tendres gages de votre amour et de votre épouse affligée ; c’est lui qui les a pris sous sa protection. Ciel tu l’en récompenseras !..... c’est lui qui vous a délivré des appréhensions effrayantes de l’amour paternel.

Avez vous jamais été blessé d’une manière plus affligeante encore par la perte de cet ami généreux ? avez-vous été séparé des embrassemens d’un fils chéri, par la faux de la mort ? cruel souvenir ! la nature défaillit ; eh bien un enfant né sous de fâcheux auspices, sans pain, sans amis, sans vêtement, privé d’instructions et des moyens de salut, est un objet encore plus attendrissant, il éveille toutes les facultés de l’homme, il nous présente...... Mais pourquoi parlerois-je encore ? les larmes brillent dans vos yeux. Que le Dieu du ciel les bénisse. Ainsi soit-il.