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Voulez-vous former un jugement exact sur ce qu’il vous importe tant de bien connaître ? Voulez-vous savoir à quel degré de mérite réel vous êtes honnête, bon citoyen, sujet fidelle, zélé chrétien ? appelez la religion et la morale au secours de votre conscience. Lisez ce qui est écrit dans la loi de Dieu, consultez après cela en silence les obligations invariables de la justice et de la vérité.

Que la conscience détermine sur ce rapport ses motifs. Si votre cœur alors ne vous condamne pas, vous serez dans le cas supposé par Saint-Paul. La règle est infaillible ; toute votre confiance sera en Dieu ; vous aurez de sûres raisons de croire que le jugement que vous aurez porté sur vous-même est celui de Dieu, et l’anticipation de la sentence rigoureuse qui sera prononcée sur vous le jour que vous rendrez le compte final de vos actions.

Heureux l’homme, s’écrie l’auteur de l’Ecclésiastique, qui n’est pas assailli par la multitude de ses péchés ! Heureux celui que son cœur n’a pas condamné, et qui n’est pas déchu de son espoir en Dieu ! Qu’il soit riche ou pauvre, s’il a une conscience irréprochable, il se réjouira tous les jours dans ses œuvres, et son esprit lui en dira da-