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Félix de plusieurs crimes très-graves, d’être un séducteur et profanateur du temple. Ayant eu de Félix la permission de répondre à ces accusations, l’apôtre plaida sa cause à son tribunal. Il montra d’abord que les allégations étoient destituées de preuves, et il défia Tertullus d’en fournir. Il dit que bien loin d’être ce que son ennemi avançoit, les principes de sa religion dont on lui faisoit un crime, et qu’on traitoit d’hérétiques, étoient parfaitement opposés aux vices dont on le chargeoit, qu’ils exigeoient du chrétien un exercice continuel de la vertu, et l’ame toujours pure d’offenses tant envers Dieu qu’envers les hommes ; qu’en conséquence, ses adversaires ne l’avoient jamais trouvé disputant dans le temple, et soulevant le peuple soit dans la Sinagogue, soit dans la Cité. « J’en appelle à vous-même, continuoit-il, il y a douze jours que je suis venu à Jérusalem pour adorer ; je me suis purifié dans le temple pendant ce temps, et je l’ai fait comme il convient à mon caractère, sans bruit et sans tumulte. »

Il appela alors les Juifs qui venoient d’Asa, et les produisit comme des témoins de sa conduite ; pleinement convaincu de son innocence, il pressa en un mot ses adversaires