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captif, vous êtes venu à moi. » N’en induisez pas cependant que le juge clairvoyant ne prendra garde à aucune autre bonne ou mauvaise action ; mais il veut vous apprendre nommément qu’un caractère bienveillant et charitable est un témoignage qui atteste la présence de toutes les vertus. Quand vous me parlez d’un homme miséricordieux, vous me le représentez doué de mille belles qualités, je me jette à son col, je lui confie ma femme, mes enfans, ma fortune, ma réputation. C’est lui dont l’apôtre parle ; il ne tuera pas, il ne volera pas, il ne se parjurera pas. Tout cela veut dire que les chagrins que ces crimes font naître dans le cœur des hommes, sont si fortement sentis par l’homme miséricordieux, qu’il n’est ni en son pouvoir, ni en son caractère de s’en rendre coupable.

Concluons que la charité et l’amour de notre prochain sont la fin du commandement, et que celui qui l’observe a rempli le vœu de la loi. Ainsi soit-il.