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Si la triste cérémonie qui vous y conduit ne vous a pas encore émus, prenez garde, et considérez les pensées mélancoliques et religieuses qui vous affectent, lorsque vous posez le pied sur ce seuil de douleur. Les esprits légers et joyeux qui dans la maison de fête vous avoient transportés d’un objet à l’autre, tombent et reposent en paix. Dans cette demeure ténébreuse, habitée par la tristesse et les ombres, l’esprit qui n’avoit jamais su réfléchir devient tout-à-coup pensif. Le cœur s’amollit, il s’emplit d’idées religieuses, il s’imprègne en silence de l’amour de la vertu. Ah ! si dans cette crise, tandis qu’il est dans l’extase de la contemplation, nous pouvions le voir ce cœur exempt de passions, méprisant le monde, insouciant de ses plaisirs, il ne nous en faudroit pas davantage pour établir la vérité de notre texte, et en appeler à l’épicurien le plus sensuel, en faveur de la préférence que donne Salomon à la maison de deuil : tant elle est préférable, non pas pour elle-même, mais pour les fruits qu’elle procure, et les bonnes actions qu’elle occasionne. Sans ce but, la tristesse, je l’avoue, ne serviroit qu’à abréger la vie de l’homme,