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pareille, il est impossible d’insulter aux malheureux qui l’habitent par un regard même équivoque. Quelque légèreté dont notre esprit soit capable, de pareils objets captivent nos yeux, ils captivent notre attention, rappellent nos pensées errantes et dispersées, et les exercent à la sagesse. Avec quelle vivacité notre esprit frappé de ce spectacle se met tout de suite à l’ouvrage ! comme il s’engage dans la considération des misères et des calamités auxquelles la vie de l’homme est exposée ! ce miroir élevé devant lui le force à réfléchir sur la vanité, l’incertitude et l’état périssable des choses humaines. Comme cette première saillie de la réflexion peut conduire plus loin ses pensées ! comme il doit appesantir ses méditations sur notre être, sur le monde que nous habitons, les malheurs qui nous y poursuivent, le sort qui nous attend dans l’autre, les horreurs dont nous y sommes menacés, et sur ce que nous devons faire pour nous en préserver, tandis que nous en avons le temps et l’occasion.

Si ces leçons sont inséparables de la maison de deuil, telle que je viens de la peindre, nous trouvons une école encore plus instructive dans celle que le texte sacré veut