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de disgrâces, à qui se confier, incertain à quoi il en attribuera la faute, à l’insuffisance de la nature, ou à celle des jouissances du siècle.

En cet état de perplexité, errans sans détermination, et ne pouvant retrouver un refuge en nous-mêmes, abusés, déçus par ceux qui vouloient nous montrer le bonheur : Seigneur, dit le psalmiste, jettes un regard sur nous, éclaires d’en-haut avec un rayon de ta grâce et de ta sagesse la nuit dans laquelle nous vagons, et conduis-nous. Grand Dieu ! ne nous laisse pas sans guide dans cette région ténébreuse où nous cherchons la félicité, éclaire nos yeux, qu’ils ne s’endorment pas du sommeil de la mort ; ouvres-nous les trésors de ta parole et de la religion ; fais-nous connoître le plaisir qu’on trouve à te craindre et à t’aimer ; et conduis-nous à ce hâvre auquel nous aspirons, à ce hâvre des vrais plaisirs, qui doivent satisfaire non-seulement nos désirs momentanés, mais encore nos vœux les plus illimités.

Ce discours se réduit naturellement aux deux points qui partagent notre texte. Qui nous montrera le bonheur ? tel est le premier ; il nous a inspiré quelques réflexions sur les moyens que nous prenons pour atteindre au