recherches y fait son séjour, que le bonheur y vit en société avec les grands, au milieu de la pompe et du luxe, qu’il le reconnoîtra à la variété de ses livrées, et à la magnificence des meubles et des équipages dont il est environné.
L’avare sourit en secret à ce discours ; il lève les yeux au ciel et le bénit. S’étonnant qu’on veuille égarer ainsi volontairement le malheureux voyageur et le jeter dans un vain tourbillon, il le tire à part. Là, il lui apprend que le bonheur n’habita jamais avec l’extravagance, mais qu’il se plaît sous le toit frugal du sage qui connoît le prix de l’argent, et qui sait le ramasser pour une occasion imprévue ; que ce n’est pas l’or prostitué devant les passions qui constitue la félicité, mais plutôt sa parcimonie, le plus bel attribut de l’idole devant qui brûle chaque jour l’encens des hommes prosternés.
L’épicurien rectifie cette erreur en le jetant, s’il est possible, dans une erreur plus grande. S’étant convaincu qu’il n’existe d’autre bonheur que celui des sens, il y rappelle le voyageur, et lui dit : Vainement tu le chercheras ailleurs qu’où l’a mis la nature, dans la satisfaction des goûts qu’elle a créés. Si mon opinion t’est suspecte, appelles-en à