Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/340

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cœur sensible vole aussitôt après elle pour la réprimer, la ramener, et tempérer cette gaieté par l’onction de sa morale. Mes sermons, disoit-il, sont des housards qui frappent lestement un coup à droite et à gauche ; mais on les verra toujours être les auxiliaires de la vertu. Cette plaisanterie sentie, définit l’ouvrage ; elle seule eût dû servir de préface.

On ne donne que seize sermons parmi les quarante-quatre imprimés en Angleterre ; on ne pouvoit faire un choix plus étendu sans tomber dans le défaut si souvent reproché aux éditeurs, d’accumuler indifféremment tous les ouvrages d’un écrivain, et d’étouffer son génie sous un amas qu’il désavoueroit s’il vivoit. Ces sermons furent écrits sans prétention pour instruire les paroissiens confiés aux soins de Sterne. La célébrité qu’il acquit dans la suite excita le zèle intéressé de ses imprimeurs, et servit de passeport à tout ce qu’ils s’empressèrent de ramasser, pour profiter de l’instant de faveur attachée à un nom connu. Letraducteur