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LE POINT D’HONNEUR.


Après avoir rendu ces honneurs aux mânes de Marie, je remontai dans ma chaise, et me laissai aller au fil de mes pensées sur le bonheur et le malheur de l’espèce humaine : je fus tiré de ma rêverie par un cliquetis d’épées. J’ordonnai au postillon de s’arrêter, et mettant pied à terre, j’allai vers l’endroit d’où le bruit partoit. C’étoit un petit bois qui touchoit à la route. J’eus de la peine à y arriver parce que le chemin qui y conduisoit, étoit tortueux et malaisé.

Le premier objet qui se présenta à ma vue fut un beau jeune homme, qui me parut expirant d’une blessure qu’il venoit de recevoir d’un autre homme qui n’étoit guères plus âgé, et qui pleuroit sur lui, tenant dans sa main une épée encore fumante. Je restai quelques instans immobile de frayeur. Revenu de ma surprise, je demandai quelle avoit été la cause de ce combat sanglant ; on ne me répondit que par un nouveau torrent de larmes.

À la fin essuyant les pleurs dont ses joues étoient baignées, le malheureux me dit en soupirant : « Mon honneur, monsieur, m’a forcé à une action que ma conscience con-