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se firent entendre… Il poussa un profond soupir… Le fer qui l’entourait me sembloit pénétrer dans son ame… Je fondis en larmes…… Je ne pus soutenir la vue de cet affreux tableau que mon imagination me représentoit…… Je me levai en sursaut… j’appelai La Fleur, et je lui ordonnai d’avoir, le lendemain matin, un carrosse de remise à neuf heures précises.

J’irai, dis-je, me présenter directement à M. le duc de Choiseul.

La Fleur m’auroit volontiers aidé à me mettre au lit ; mais je connoissois sa sensibilité, et je ne voulus pas lui faire voir mon air triste et sombre : je lui dis que je me coucherois seul, et qu’il pouvoit aller en faire autant.


LE SANSONNET.
Chemin de Versailles.


Je montai dans mon carrosse à l’heure indiquée. La Fleur se mit derrière, et je dis au cocher de me mener à Versailles le plus grand train qu’il pourroit.

Le chemin ne m’offrant rien de ce que je cherche ordinairement en voyageant, je ne