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tion ; elle a droit d’exiger que je lui fasse des excuses, et l’espace qu’elle laisse n’est que pour m’en donner la facilité. Je cours donc à elle, et lui demande pardon de l’embarras que je lui avois causé, en lui disant que mon intention étoit de lui faire place… Elle répondit qu’elle avoit eu le même dessein à mon égard… et nous nous remerciâmes réciproquement. Elle étoit au haut de l’escalier, et ne voyant point d’écuyer près d’elle, je lui offris la main pour la conduire à sa voiture..... Nous descendîmes l’escalier, en nous arrêtant presque à chaque marche pour parler du concert et de notre aventure. Elle étoit dans son carosse. En vérité, madame, lui dis-je, j’ai fait six efforts différens pour vous laisser passer… Et moi, j’en ai fait autant pour vous laisser entrer… Je souhaiterois bien, ajoutai-je aussitôt, que vous en fissiez un septième… Très-volontiers, dit-elle en me faisant place… La vie est trop courte pour s’occuper de tant de formalités… Je montai dans la voiture, et je l’accompagnai chez elle… Et que devint le concert ? Ceux qui y étoient le savent mieux que moi.

Je ne veux qu’ajouter que la liaison agréable qui résulta de cette traduction, me fit plus