nativement avec son frère. — C’étoit une ronde gascone, dont le refrain étoit :
Vive la joie,
Et nargue du chagrin.
Les bergères chantoient à l’unisson, et les bergers les accompagnoient une octave plus bas.
— J’aurois donné un écu pour le voir recousu ! — Nannette n’auroit pas donné deux sous. — Vive la joie étoit sur ses lèvres ; vive la joie étoit dans ses yeux. — Une étincelle rapide d’amitié franchit l’espace qui nous séparoit ; elle me regardoit d’un air charmant. —
— Dieu tout-puissant, que ne puis-je vivre et finir mes jours ainsi ! — « Juste dispensateur de nos plaisirs et de nos peines, m’écriai-je, — qui empêcheroit un homme de se fixer ici au sein du contentement ? d’y danser, d’y chanter, de t’y rendre ses hommages, — et d’aller au ciel avec cette charmante brune ? »
La petite capricieuse se mit alors à danser en penchant sa tête de côté, et n’en fut que plus séduisante. — « Il est temps d’aller danser ailleurs, dis-je. » Ainsi, changeant seulement de partenaires et de tons, je dansai de Lunel