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main sur la tombe, — voici un prince célèbre de la maison de Bavière, qui, sous les règnes successifs de Charlemagne, de Louis le Débonnaire et de Charles le Chauve, jouit d’une grande autorité dans le gouvernement. Il contribua, plus que personne, à rétablir partout l’ordre et la discipline. — Il faut donc, dit mon oncle Tobie, qu’il ait été aussi grand dans le champ de Mars que dans le cabinet. C’étoit, à coup sûr, quelque preux et vaillant chevalier. — C’étoit un moine, dit le sacristain. »

Mon oncle Tobie et Trim se regardèrent pour chercher quelque consolation dans les yeux de l’un de l’autre ; — ils n’en trouvèrent point. — Mon père frappa des deux mains sur ses cuisses ; c’étoit son geste ordinaire quand il voyoit ou qu’il entendoit quelque chose de très-plaisant. — Il ne pouvoit souffrir les moines, ni tout ce qui y avoit rapport ; mais la réponse du sacristain portant plus à-plomb sur mon oncle Tobie et sur Trim que sur lui, ce fut pour lui un triomphe relatif qui le mit de la plus belle humeur du monde.

— « Et comment, je vous prie, appelez-vous ce gentilhomme-ci, demanda mon père en riant ? — Cette tombe, dit le jeune bénédictin, en baissant les yeux, contient les os