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Quoi ! jamais dans les mois d’été ! — Ah ! c’est le temps des salades. On veut épargner l’huile.

Mais quel barbarie ! Comment ce fier cocher à moustaches peut-il proférer de pareilles ordures contre ce cheval efflanqué qui ne sauroit se ranger ! — Ne vois-tu pas, l’ami, que la rue est si misérablement étroite, qu’une brouette pourroit à peine y tourner ? — Oh ! dans la plus belle ville de l’univers, il n’y auroit pas de mal que les rues fussent un peu plus larges, et que l’on eût de quoi s’y échapper de droite ou de gauche.

Ciel ! que de boutiques de traiteurs ! Que de boutiques de perruquiers ! — Il semble que tous les cuisiniers et barbiers de la terre se soient donné rendez-vous à Paris. Les premiers auront dit : les François aiment la bonne chère, — ils sont gourmands ; — allons à Paris : nous y aurons un rang distingué.

Et comme la perruque fait l’homme, et que le perruquier fait la perruque, — Sandis ! ont dit les barbiers, nous y serons encore mieux traités. — Nous aurons un rang au-dessus de vous. — Nous serons au moins capitouls. — Cadédis ! nous porterons l’épée.