Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chrysostôme, — l’image de Dieu, suivant Moyse, — le rayon de la divinité, comme dit Platon, — la merveille des merveilles, suivant Aristote ; comment, dis-je, se fait-il, que l’homme se dégrade ainsi lui-même, en se vouant à une imitation servile ?

O imitatores ! dit Horace… mais je ne m’abaisserai point aux mêmes invectives que lui. — Tout ce que je demanderois à Dieu, si cela peut se désirer sans péché, c’est que tout imitateur ou plagiaire anglois, françois ou irlandois, fût puni par le farcin, et renfermé dans un hôpital assez vaste pour les contenir tous. — C’est ce qui me conduit à l’affaire des moustaches ; mais par quelle succession d’idées ? en bonne foi, croyez-vous que je le sache ?


Sur les Moustaches.


De quoi diantre me suis-je avisé ? quelle promesse étourdie ! un chapitre sur les moustaches ! le public ne le supportera jamais. C’est un public délicat. — Mais je n’avois jamais lu le fragment que voici ; je ne le croyois pas aussi scabreux : — autrement, aussi sûrement que des nez sont des nez, et que des moustaches sont des moustaches, j’aurois lou-