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pas moins dans ce petit nombre, quel a été le dessein de la nature. — Elle leur en a donné à chacun une paire. C’est par paire aussi qu’elle les a distribués à tous les autres animaux. — Le plus ou le moins n’y fait rien. Le mille pattes, avec la multitude qu’il en a, ne les a pas autrement que par paires. Il en est ainsi des êtres microscopiques.

La nature est invariable sur ce point. Si l’on considère en même-temps qu’elle n’a opéré de cette manière, qu’en mettant tout autant de pieds ou de pattes d’un côté que de l’autre, et que le pied ou la patte qui est de ce côté-ci, correspond exactement à la patte ou pied qui est de ce côté-là, on conçoit tout d’un coup l’objet qu’elle a eu. — Qu’est-ce que le mouvement de l’homme et des animaux ? un bon physicien devroit être là tout prêt à me répondre ; mais j’attendrois peut-être long-temps une sottise. Le mouvement n’est autre qu’un composé de travail et de repos. — La nature l’ayant imprimé aux hommes, aux animaux et aux insectes, elle leur donna sur-le-champ ce qui pouvoit le plus commodément et le plus sûrement leur faire mettre à profit cet avantage. C’est pour cela qu’elle les gratifia tout aussitôt des pieds et des pattes qu’on leur voit,