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meublerois la tête que de lieux communs ; je n’aurois que des choses assommantes à dire.

Il est vrai que je pourrois les habiller avec pompe, et que je serois en droit le lendemain de m’écrier, comme la plupart de nos écrivains : écoutez, voici de belles choses. Il est affreux que l’on néglige notre méthode. Aussi tous les livres, à l’exception des nôtres, sont-ils détestables….

Un moment, messieurs, je n’approuve point vos livres d’une phrase, et qu’il faut lire sans interruption, ou laisser de côté pour ne jamais les reprendre.

Les chapitres ont leur mérite, et si j’étois emphatique, que ne dirois-je pas en leur faveur ? je m’écrierois : il n’est rien de plus supérieurement utile que d’en faire usage. Ils reposent prodigieusement l’esprit : ils soulagent merveilleusement l’imagination ; ils aident étonnamment la mémoire ; et dans un ouvrage dramatique de l’acabit de celui-ci, par exemple, ils sont aussi indispensablement nécessaires que la coupe des scènes dans un drame théâtral.

Grace à Dieu ! je déteste ces longs adverbes, ces épithètes boursoufflées.

Si vous voulez savoir pourquoi, et prendre quelque idée de cette matière, lisez Longin.