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CHAPITRE LXXIII.

Mon chapitre des chapitres.


Oui, sans doute, je ferai un de ces articles, pourvu qu’on me laisse écrire à ma fantaisie. Est-ce donc à moi que l’on peut proposer de s’assujettir à des règles ? jamais. Ce n’est pas l’écrivain qui doit les suivre, c’est aux règles à se soumettre à son génie. Malheur à qui s’en rend esclave ! on reste froid, lourd, embarrassé, et avec l’ouvrage le plus scrupuleusement régulier, on endort ses lecteurs : au loin ces entraves somnifères !

C’est en les écartant que je commence mon chapitre des chapitres.

Le voilà entrepris : point de repos qu’il ne soit complètement fini. Un autre se contenteroit peut-être de l’ébaucher pour y revenir demain. Il le retourneroit de cent façons et s’y appésantiroit.

Sottise ! les bonnes choses partent comme un éclair. Je ne suis pas de ceux qui disent qu’il faut écrire difficilement. Il me semble voir des gens qui se calent pour soutenir un fardeau tout prêt à les écraser, et je suis bien sûr que, si j’en faisois autant, je ne me