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à moins qu’il ne l’écrivît comme on a fait à présent ? mais éloignons nous de ces tristes régions, et revenons vers le midi. Fort bien ! nous voilà en Norwège. Quel pays encore ! comment franchir ces montagnes de glace et de neige qui la séparent de la Suède ? mais ne songeons point aux obstacles. Marchons, grimpons, hissons-nous. Courage ! nous voilà au sommet, et j’apperçois la patrie des Vasa. Parcourons-la. Bon ! nous avons déjà traversé cette petite province triangulaire de l’Angermanie. Oh ! oh ! le lac de Bothnie ? Comme nous avançons ! Côtoyons-en les bords verds : la Carélie ; à merveille ! Poursuivons. Il ne vous en coûtera guère plus de parcourir les pays qui bordent le golfe de Finlande, de voir Pétersbourg. Mais est-ce là que nous bornerions notre course ? non pas, s’il vous plaît. Continuons, enfonçons-nous dans toutes les parties septentrionales de ce vaste empire, et marchons jusqu’à ce que nous ayons atteint le cœur de la Russie et de la Tartarie asiatique. Prenons garde seulement d’aller nous perdre dans les déserts de là Sibérie. Ce n’est pas pour voir une terre aride et inculte que des hommes, qui se piquent d’avoir une ame, doivent voyager.

Nous sommes au bout de notre course. Eh