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lèvres. Une écorce d’amitié couvrira les haines, la calomnie s’enveloppera des voiles de la candeur. On aura l’air de passer ses jours dans une seconde terre promise. On se fera un paradis de ce bonheur factice ; et à tout prendre, on croira que les choses seront assez bien ainsi.

Mais ce qui me pique, ce qui me chagrine en ce moment, c’est l’embarras où je me trouve pour réduire à son point précis, ce que je viens d’examiner. Vous le savez, monsieur. Ces émanations célestes, ces influences précieuses d’esprit et de jugement que je vous ai si généreusement souhaitées, et que je ne voudrois pas non plus qui me fussent épargnées, ne sont pas prodiguées dans ce monde. Elles ne circulent qu’en atomes déliés qui semblent se perdre dans l’immensité des espaces ; et il n’y en a qu’un certain quantum qui se condense, de temps en temps, dans quelque coin de l’univers, et qui est destiné à l’usage et à l’utilité de tout le genre humain. La terre en a sa petite portion qui s’y arrête. Là, après avoir éclairé certains peuples, elles se subtilisent, s’évaporent, se filtrent, flottent dans le vague des airs, se condensent de nouveau, et retombent sur quelqu’autre coin du globe qui étoit resté inculte et désert. —