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y trouvoit quelques traces d’esprit ; mais pour du jugement, point du tout : Triptolême et Phutatorius, qui se traînent sur ses pas dans la même carrière, applaudissoient à son opinion, et se demandoient comment il étoit possible qu’il y eût du jugement ? va-t-il jamais avec l’esprit dans ce monde ? ce sont deux opérations aussi éloignées l’une de l’autre, que les deux pôles. Ainsi le disoit Lock. Ainsi sont le mensonge et la vérité, l’indifférence et l’amour ; et remarquez, je vous prie, que c’est moi qui dis cela. Est-il nécessaire de toucher aux deux extrémités du monde pour faire des comparaisons ? celles-ci éclaircissent tout aussi bien la matière. Mais il y a des gens qui ne peuvent dire simplement les choses. Ils se perdent en discours, qui se perdent eux-mêmes dans le vaste élément de l’air. — À quoi cela leur sert-il ? demandez-le à Didius. Il vous ouvrira son code de fastandi et illustrandi fallaciis, et vous prouvera qu’un exemple n’est pas un argument… Pour moi, je n’assurerois pas que l’action d’essuyer un miroir bien poli, fût un syllogisme..... Prenons le meilleur parti et lisons. Instruisons-nous. Le plus grand bien que l’on puisse se procurer, est d’éclairer son entendement, avant que d’argumenter