avec quelques ratures. Eh bien ! je vous assure que les passages dont vous me proposez le sacrifice y sont ceux que d’excellens critiques ont le plus approuvés ; et je serai toujours assez au-dessus de la crainte des autres, pour ne pas tailler et retailler mes ouvrages sur le patron que me donneroient les prudes et les docteurs.
Cette lettre servira d’apologie à mon ouvrage. Je ne suspecterai jamais la sincérité de mes amis ; ils seront toujours mes vrais juges. Plusieurs d’entr’eux estiment mes ouvrages meilleurs, à mesure qu’ils les lisent, et peu les trouvent plus mauvais.
- Je suis, etc.
J’étois un matin assis auprès de mon feu, et fort malade, quand je reçus une carte très-polie, écrite de la main d’une femme que je ne connoissois point. Frappée, disoit-elle, de cette veine heureuse de philantropie qui couloit, en ruisseaux de lait et de miel, de mes écrits, elle seroit infiniment flattée de faire une connoissance intime avec l’auteur,