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CHAPITRE VIII.

Ce seroit le goût de bien des Dames.


C’est sûrement cette opinion de mon père qui a excité un des grands hommes de ce siècle à chercher dans la température des différens climats, l’esprit, la cause et l’origine des lois. — Mon père rendoit raison par-là de la subtilité et de la pénétration d’esprit des Asiatiques, et de tous les peuples qui habitent les climats chauds — « Ce n’est pas précisément, disoit-il, que cet avantage leur vienne de ce qu’ils jouissent d’un ciel plus serein, qu’ils respirent un air plus pur, et qu’ils voient constamment luire le soleil… L’influence de ses rayons pourroit peut-être trop raréfier ou trop exalter les facultés de l’ame, de même qu’un climat froid pourroit peut-être trop les condenser, ou trop les épaissir… » Il remontoit jusqu’à la source ; et c’est là que, débarrassé de tous les si, de tous les mais, qui auroient pu lui faire obstacle, il trouvoit la véritable raison de la supériorité qu’il remarquoit dans ces peuples. « La chose est simple, disoit-il ; c’est que les femmes y accouchent plus facilement. Leurs plaisirs sont