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spéculatives. En voilà le funeste effet, s’écrioit-il ; c’est que l’arche politique cède au poids des affaires, et l’on ne peut se dissimuler que notre constitution, qui est si excellente à l’égard de l’église et de l’état, ne soit sapée par les fondemens, et ne menace ruine.

Vous vous écriez, disoit-il, que le peuple anglois est un peuple ruiné, perdu ! Pourquoi cela ? s’écrioit-il à son tour, en faisant usage du syllogisme de Zénon et de Chrysipe, sans savoir qu’il étoit d’eux ; par quelle raison sommes-nous un peuple ruiné ? Parce que nous sommes corrompus. Pourquoi, monsieur, êtes-vous corrompus ? parce que nous sommes indigens. C’est notre indigence et non notre volonté qui nous perd. Mais pourquoi, ajoutoit-il, êtes-vous indigens ? C’est parce que vous négligez, répondoit-il, la culture de votre sol. Nos billets de banque, monsieur, nos guinées, nos schellings même savent bien se conserver eux-mêmes.

Il en est ainsi, disoit-il, de toutes les sciences : on n’en altère point les points essentiels établis ; les lois de la nature se défendent et se garantissent d’elles-mêmes..... Mais l’erreur ! ajoutoit-il en fixant ma mère ; l’erreur !..... si monsieur… elle se