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Écoutez à présent un avis. Si vous avez vous-même l’esprit, lorsque vous parlerez de ce livre, d’en dire autant que je viens de vous en dire… Autant ?… Vous entendez ?… Je ne dis pas plus ; cela vous suffira, croyez-moi, pour figurer passablement dans une assemblée de métaphysiciens.

— Que ceci, pourtant, ne soit dit qu’en passant ! —

Mais si vous voulez vous hasarder à me tenir compagnie, si vous voulez vous enfoncer dans les profondeurs de cette matière, je vous y ferai faire de grandes découvertes. Vous apprendrez d’abord que l’obscurité et la confusion qui règnent dans l’esprit de l’homme, ont trois causes.

C’est d’abord, mon cher monsieur, d’avoir les organes durs ; rien n’y pénètre. S’ils sont au contraire trop flexibles, trop souples, les objets ne font sur l’esprit que des impressions légères qui ne s’y gravent point ; c’est la seconde cause : et la troisième vient quelquefois de ce que la mémoire est comme un crible qui ne peut rien retenir. J’aurois bien pu trouver une autre comparaison ; mais il faut que celle-ci passe. — Suivez-moi maintenant, ou plutôt appelons Finette. — Mais que voulez-vous faire de la fille de chambre