l’a écrit ainsi de temps immémorial, sans la moindre altération, sans changer une seule lettre. — Eh ! quel est celui de nos plus grands noms qui se soit ainsi soutenu ? — Ils se sont aussi variés que ceux qui les ont portés. Est-ce orgueil ? est-ce honte ? — À vous parler vrai, je suis, à ce sujet, tantôt d’une opinion, tantôt de l’autre, selon la force ou la foiblesse de ce qui me tente. — Cela n’empêche pas que ce ne soit une chose indigne. — Elle nous mêle, elle nous confond tellement ensemble, qu’il n’y a presque personne aujourd’hui qui puisse se tenir debout, et jurer que c’est son bisaïeul qui fit telle ou telle action.
La famille Yorick avoit eu le soin prudent de prévenir cette confusion. — Elle avoit religieusement conservé la charte que je cite, et ce titre m’a appris qu’elle étoit originaire de Danemarck ; qu’elle passa en Angleterre sous le règne d’Horwendillus, roi de cette contrée du Nord, et qu’un des ancêtres de monsieur Yorick, et dont il descend en ligne directe, avoit eu jusqu’à sa mort une des charges les plus importantes de la cour. — Un autre parchemin, qui est joint à la charte, ajoute que cette charge n’existe plus, et qu’elle a été supprimée depuis deux siècles, et dans cette