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Je vais faire en sorte que ma thèse soit prête pour les premiers jours de novembre. D’ici là le travail ne sera pas exécuté. J’aurai le temps de gagner davantage l’amitié de mon chef, et je pourrai lui faire mes aveux comme pour le consulter ; je lui demanderai d’abord quelles espérances je puis avoir dans la carrière administrative, et d’après sa réponse, je ferai en sorte qu’il me conseille ce qui me sera le plus avantageux. Je tâcherai aussi de me ménager une porte pour rentrer dans l’administration, s’il se présente une occasion avantageuse. Je pense que c’est la seule carrière où l’on puisse faire son chemin aujourd’hui ; elle est aussi une des plus agréables, puisqu’on n’est pas obligé de s’expatrier. Ce n’est pas sans regrets que je quitterais mon poste actuel. M. de Cazes est un homme extrêmement agréable, il est impossible d’être meilleur et plus prévenant ; jamais un mot plus haut que l’autre, ses subordonnés peuvent s’imaginer qu’ils sont ses camarades, ses égaux, il ne les traite pas moins bien.

Je ne t’en dis pas plus long, car je n’ai guère le temps et je n’aurai pas un moment à perdre pour finir ma thèse à temps.

Tout à toi.

maurice