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dans le monde et dont le nom fera grand bruit. Vous inspirerez de vifs sentiments d’inimitié à deux femmes qui chercheront à vous nuire par tous les moyens possibles. Mais ayez confiance ; vous triompherez de tout. Vous vivrez vieille, entourée de vrais amis, et vous aurez sur beaucoup de gens une influence heureuse. Faites attention à vos rêves qui vous avertiront des dangers que vous courrez. Défiez-vous de votre imagination qui s’exalte facilement et vous jettera en bien des périls, dont vous ne sortirez que par grand courage. Modérez votre bienveillance qui est aveugle. Comptez que votre esprit, qui est indépendant et sincère, vous fera beaucoup d’ennemis et que votre bonté sera méconnue. »

Je retrouve aussi dans ma correspondance avec Eugène Sue une lettre qui se rapporte à mademoiselle Lenormant, et je la joins ici pour compléter ce que j’ai conté de cet incident.


Lettre d’Eugène Sue.


Paris, 27 juin 1834.

« Je sors de chez notre devineresse, madame, et je ne saurais vous exprimer mon désappointement. Vous m’avez demandé de vous dire les prédictions qu’elle m’a faites, telles désagréables qu’elles soient : les voici. Vous verrez, madame, que la damnée sibylle varie du moins ses prophéties et que votre destinée brillante et européenne contraste cruellement avec la mienne.

» Après m’avoir reconnu pour un de ses croyants assidus, la maudite sorcière m’a fait quelques prédictions insignifiantes, m’en a rappelé d’autres, puis tout à coup, en s’arrêtant de