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III


IN ALTA SOLITUDINE [1]


Va, ne la quitte point, ta haute solitude,
Et ne sois pas ingrate à qui de ton malheur
Fut seule confidente, et pour guérir ton cœur
T’amena l’amitié, la grave et douce étude.
Reste à l’obscurité, reste au recueillement ;
Demeure où tu pleuras, où du céleste amant
Parfois tu crus sentir l’invisible présence ;
Où les échos lointains d’un sublime concert
Ont calmé ton esprit : cache au sacré désert
De ton grand cœur blessé l’orgueil et le silence.

  1. « Le rhododendron qui fleurit au pied des neiges alpestres (in alta solitudine), le lotus (ex tenebris ad lucem) qui vient des profondeurs de l’eau s’épanouir à la lumière du ciel ont été mes emblèmes de prédilection. »
    (Note tirée des cahiers.)