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C’est là ta prière
À mes cheveux blancs,
C’est le vœu sincère
De tes dix-huit ans.
Tu crains la tourmente,
Et, de ton destin,
Fille, sœur, amante,
Déjà t’épouvante
L’aube frémissante,
L’orageux matin.
Ton âme qu’agite
Le souffle des dieux,
Ton sein qui palpite,
L’éclair de tes yeux,
Et l’accord qui tremble
Sous tes doigts émus,
Et ta voix qui semble
De mots inconnus
Chercher le mystère,
Ô mon cher trésor !
Tout dit à ta mère
Que, dans son essor,
Déjà ton génie
Au mal s’est heurté,
Et que l’ironie,
L’amère ironie
Navre ta fierté.
Et je voudrais donner à ton âme inquiète
Un conseil, un exemple ; et, m’offrant pour appui,