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THE BOOK OF FRANCE

ou lointaine victoire, pas une femme en France, en Angleterre, en Russie, ne voudrait l’amoindrir en s’épargnant les larmes qui sont encore à verser. Mais la femme est le témoin qui doit survivre et se souvenir, or il y a de tels secrets de douleur que les dents se serrent et les yeux se ferment, non pour ne plus voir, mais pour n’oublier jamais…

Car le jour viendra bien enfin, où le devoir ne sera plus d’accepter et de se taire, mais de juger et de se révolter. Ce n’est pas à son pays que la femme s’en prendra, ce n’est pas à la France que nous dirons : Pourquoi m’avez-vous demandé cela ? — Ce n’est même pas à l’agresseur, puisqu’on nous apprend que sa ruine nous préserverait à peine cinquante ans. Alors on cherchera plus loin, on ne se lassera plus : Pourquoi a-t-il fallu que mon pays me demande cela ? Et devant la réponse évasive des hommes, leur incroyable passivité devant « la guerre », leur soumission presque enfantine au fléau, leur paresse d’intelligence et leur torpeur de volonté, la femme qui, pour la première fois, assiste consciente à l’événement, pourra bien juger qu’elle a un rôle à prendre auprès de ce compagnon timoré, dont l’argument invariable sera désespérément celui-ci : « La guerre est un accident périodique. Il se reproduit tous les cinquante ans. »

C’est dans tous les journaux, c’est dans toutes les revues, qu’on donne à lire aux femmes cette explication-là. Je n’ai rien trouvé d’autre comme espoir après le triomphe, comme accomplissement après l’effort surhumain. Quelques-uns sont allés