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THE BOOK OF FRANCE


Ils nous laissent la mort restreinte et solitaire,
L’angoisse de descendre, amoindris, sous la terre.
C’est par la solitude et son manque d’amour
Qu’il est dur de quitter la lumière du jour.
Nous, dans notre agonie anxieuse et chétive,
Nous saurons qu’il est vain que l’on meure ou qu’on vive
Puisque pendant des jours et des nuits les combats
Volaient de jeunes corps qui ne murmuraient pas.
Mais eux, foule héroïque éparse dans la brise,
Cavalcade emportée, escadrons, pelotons,
Ils ont cerclé l’azur d’une immortelle frise
Et fait à l’univers un sublime fronton !

Les mondes périront avant qu’ils ne périssent.

Mourants, nous envierons leur turbulent destin,
Nous dirons, en songeant à leur grand sacrifice :
L’azur brillait, c’était quelquefois le matin
Quand il fallait partir au feu ; le frais feuillage
Se mouvait comme l’eau drainant ses coquillages.
On voyait s’éveiller le doux monde animal.
L’odeur de la fumée et du chaume automnal
Répandait son secret et pénétrant bien-être ;
Les volets dans le vent battaient sur les fenêtres ;
Le village était gai, sentant qu’il serait fier,
On respirait l’odeur de la gloire, dans l’air ;
Parfois, on entendait tomber les glands des chênes,
Jetés par l’écureuil ; la pierreuse fontaine
De son jet mesuré, distrait et persistant
Lavait, désaltérait ces visages contents,