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mais qui n’ont rien de la laideur gauloise. Je ne les ai guère regardées, mais cela est probablement de l’école de Florence, au xvie siècle.

Ces peintures sont touchantes. Le Père éternel, à la voûte du chœur, fort long vu de près, mais que sa position sous une voûte ramène à de bonnes proportions, vu de la nef, n’est point une figure idéale. C’est le portrait d’un homme de cinquante ans fâché.

Cette église est mal tenue ; elle a de l’odeur. Des ouvriers nettoient les chapelles ornées de colonnes corinthiennes régulières, élevées de nos jours. Cela ne choque point ; elles sont d’accord avec les colonnes de l’édifice primitif imitées du corinthien. L’autel fort compliqué a un bas-relief doré. Un taureau au galop (le mouvement est bon) entraîne saint Sernin qui n’a pas voulu l’offrir en sacrifice aux dieux dont la décadence commence[1].

Le vestibule est terminé par une voûte gothique à nervures. Saint-Sernin fut fini sous le règne du gothique. Le premier pilier de l’église vers l’atrio a deux colonnes engagées.

Sur la place, à droite de la façade, bâtiment sombre de la Renaissance en briques

  1. Ici histoire de Saint-Sernin [Millin].